Promoting the production of fonio and other crops (in French)
Le projet se situe au Sud et à l’Est de Kayes, dans des Cercles où le taux de pauvreté est l’un des plus élevés du Mali. La région de Kayes se caractérise par une stabilité politique et sociale, une forte immigration dans la sous région, en Europe et aux USA. Les hommes pratiquent hors saison des pluies l’orpaillage et/ou vendent leur main d’œuvre vers la ville de Kayes ou à l’étranger pour se procurer des revenus suffisants, laissant seules au village les femmes et les enfants en bas âges. Cette zone n’a pas ou peu bénéficié de grands projets de développement agricoles du type zone cotonnière ou zone office du Niger.
Rappel des objectifs
- Promouvoir la diversification des filières agricoles durables auprès des femmes paysannes de la région de Kayes par la production de cultures biologiques et le développement du petit élevage avicole pour l’amélioration des revenus et la sécurité alimentaire des familles rurales.
- Améliorer la qualité des produits transformés et renforcer leur promotion sur le marché local et d’exportation.
Processus de suivi pendant le programme
- Pas de visite de la Fondation pour des raisons de sécurité
- L’équipe siège d’AVSF a effectué plusieurs visites
- Deux évaluations intermédiaires et une évaluation finale, externes, ont été réalisées
Résultats et Indicateurs
Résultat n°1: L’amélioration de la production et la création d’activités de contre-saison permet d’améliorer la sécurité alimentaire et les revenus de la famille restant au village
- Accroissement de 15% des rendements de production du fonio, de 20% des rendements du maïs et de 50% des rendements de l’oseille de Guinée (200%)
- Réduction de la mortalité des volailles de 50% dans les poulaillers des femmes appuyés par le projet (100%)
- Accroissement de la commercialisation du nombre de volaille de 30% (230%)
- Augmentation de 50% du volume de compost (112%)
- Le taux d’alphabétisation des femmes augmente de 15% dans les villages ciblés (200%)
Résultat n°2: L’amélioration du stockage des récoltes dans les villages permet de réduire les pertes, d’accroître la valeur des récoltes et d’améliorer la qualité des produits consommés ou transformés (au village ou dans l’unité de transformation de Kayes)
- Réduction de 50% des pertes de produits agricoles lors du stockage dans les villages (160%)
- Elimination totale du bois de cuisson du fonio dans l’unité de transformation grâce à l’installation d’un chauffage au gaz (100%)
Résultat n°3: L’unité de transformation fonctionne toute l’année et crée donc des emplois permanents grâce à la diversification de son activité, l’amélioration de la qualité et de la traçabilité et l’amélioration de l’écoulement de ses produits
- Le développement des activités du Grenier du Paysan sécurise l’emploi de 23 personnes de l’unité de transformation durant toute l’année (13%)
- Réduction de 30% de la consommation d’eau (175%)
- La certification biologique et équitable obtenue en année 2 permet aux coopératives la réalisation de nouveaux investissements communautaires (0%)
Pérennité des actions menées
En dehors de l’objectif 3, le projet a atteint un niveau de résultats et a utilisé une méthodologie réellement participative qui devraient garantir une bonne durabilité des actions. Certains points, comme la gestion et la maintenance du matériel restent cependant un peu faibles.AVSF réalise désormais un suivi à distance du projet.
Commentaires
Les débouchés à l’export du fonio bio équitable n’étant pas au rendez-vous, l’objectif de certification a été abandonné et la commercialisation s’est essentiellement limitée au niveau local (région et Bamako).
Dans ce contexte, la position du Grenier du Paysan a été fragilisée car son prix d’achat aux productrices est trop élevé par rapport au marché conventionnel. Le Grenier du Paysan n’emploie donc à la fin du projet que 3 salariés à temps plein et travaille essentiellement sur les filières de farines de mil, et brisure et farine de maïs à destination principalement du marché local (une exportation de 20 tonnes vers la France).
Extrait de l’évaluation finale réalisée en décembre 2014
“A la fin du Projet, les revenus des femmes ciblées ont augmenté, leur insécurité alimentaire a diminué et les femmes vulnérables ciblées ont renforcé leurs activités de production. Le projet a fortement contribué au renforcement des capacités de planification et de gestion des coopératives et des activités de leurs membres. L’approche participative inclusive a facilité une structuration communautaire du processus de planification et a redynamisé des techniques de production, transformation et commercialisation. Les femmes jouent pleinement leur rôle d’encadrement et de suivi de leurs activités de développement.
L’augmentation des revenus des ménages est particulièrement due aux retombées économiques de la chaîne de valeur des filières promues.
La reprise des activités agricoles dans une zone purement centrée sur l’orpaillage et une meilleure productivité agricole ont contribué à la disponibilité et à l’accès alimentaire des ménages ciblés, c’est notamment le cas des actrices des filières fonio, maïs et aviculture. C’est aussi le cas des exploitants des périmètres maraîchers, bien que certaines faiblesses techniques et organisationnelles aient limité l’atteinte de leur plein potentiel, notamment concernant les maladies des plantes et des animaux.
Le Projet a contribué à l’amélioration des conditions sanitaires et d’hygiène, notamment en offrant des moyens aux femmes de générer des revenus pour assurer les soins de santé à leurs enfants, voire à la famille entière, ainsi que l’accès au marché, grâce à des infrastructures socio-économiques. Le marché est purement local, la majorité des coopératives n’a aucune relation commerciale avec le Grenier du Paysan.
La maintenance des infrastructures construites ou réhabilitées et des équipements dans le cadre du Projet est assurée par des comités de gestion mis en place durant la mise en oeuvre du Projet. Ces comités ont été actifs durant la mise en oeuvre et ont été renforcés, notamment par la formation. La plupart de ces comités continuent à être fonctionnels, toutefois, il y a lieu d’organiser des mises à niveau.Points forts :
- Conduite d’un processus ascendant d’analyse de diagnostic et de planification, qui tranche avec les approches TOP Down qui étaient en vogue. Ce fut un tournant dans l’histoire des interventions au niveau communautaire au Mali
- Processus inclusif qui a intégré tous les acteurs (ONGs, population cible, Administration, services techniques, confessions religieuses, communautés de base)
- Méthodologie et approche qui permettent une meilleure adhésion et internalisation du processus ainsi qu’un renforcement des capacités /responsabilisation des communautés
- Un processus qui permet une meilleure construction des relations de partenariat avec les communautés et les autres acteurs.
- Un processus qui constitue un cadre d’expression pour la communauté, d’information pour les autorités, de négociation et de rapprochement entre les différents acteurs et les communautés
- L’approche globale utilisée a permis d’appréhender beaucoup de problèmes de la vie communautaire. Ne pouvant pas prétendre apporter des solutions à tous ces problèmes, le projet a dû organiser, en collaboration avec les communes, et mobiliser des financements pour la réalisation des activités
- Disponibilité de semences de qualité et d’un système d’approvisionnement
- Vulgarisation des cultures (fonio, maïs, oseille de Guinée et autres)
- Acquisition d’équipements agricoles adaptés aux besoins
- La reconnaissance juridique (obtention de récépissés) des coopératives
- Transport bord champs à la maison ou au marché par charrette
- Encadrement disponible (relais vaccinatrices et formation) pour l’accompagnement des coopératives
- Le ciblage de groupes homogènes (femmes démunies).
- Structuration des coopératives au niveau village (lien fort entre les membres et suivi facile)
- Renforcement de capacité des acteurs sur des techniques de production, transformation et commercialisation
- Changement de mentalité des femmes
Points faibles :
- Difficultés d’accès à la zone d’intervention
- Maladies aviaires
- Moyen d’exore (motricité humaine)
- Amortissement accéléré des équipements (traction inadaptée)
- Manque de compétences techniques locales pour l’entretien et la réparation des équipements
- L’analphabétisme
- Difficultés de mobilisation des ressources internes
- Manque de compétences techniques avérées à l’interne pour assurer la continuité des actions
- Faible capacité d’autofinancement des femmes encadrées
- Manque de plan d’affaires pour les coopératives
- Rotation des équipements (retard par rapport au calendrier agricole)
- Manque de procédures de gestion des équipements
- Instabilité des prix”