Conservation de la Forêt Protégée d’Alto Mayo par les producteurs de café
La Forêt Protégée d’Alto Mayo (AMPF) est d’une importance vitale pour la viabilité de l’écosystème lié au bien-être des humains (propreté de l’eau, réserves de carbone et aménagement des habitats naturels de la biodiversité). Cependant, malgré son classement comme Zone Protégée officielle en 1987, le manque de fonds, la faible intervention du gouvernement en matière de gestion, le non-respect de la loi, la construction d’une autoroute nationale à travers l’AMPF et le taux élevé de migration humaine des Andes vers l’Amazonie, ont abouti à des zones de peuplement un peu partout dans la Forêt. D’autres menaces pour la région sont venues s’ajouter durant ces dix dernières années, telles que la dégradation et la destruction du milieu naturel, le goudronnage de la route, la montée du prix du café en l’absence de pratiques agricoles adéquates. La planification de l’utilisation de la terre a contribué à accélérer la déforestation et une perte conséquente de la viabilité de l’écosystème.
Afin d’améliorer les revenus et réduire la déforestation, le SERNANP (Service de Préservation International et Péruvien des Aires Naturelles Protégées), met en place des accords de Préservation qui offrent aux colons des primes pour aider à la protection de la zone. Dans ces accords, les colons s’engagent à protéger la forêt en échange de bénéfices économiques tangibles, en particulier l’amélioration de la production biologique de café qui représente la plus importante culture de rapport de la région. Ces bénéfices en faveur des plus défavorisés font partie d’une initiative de préservation plus vaste qui comprend un plan de financement durable basé sur la vente de crédits-carbone obtenus grâce à la réduction des émissions causées par la déforestation et la dégradation du milieu forestier (REDD+), pour financer, sur le long terme, les accords de préservation et autres actions de même nature dans l’AMPF.
Avec le soutien de la Fondation Ensemble, nous nous proposons d’améliorer le modèle d’accords de préservation en partenariat avec les associations de producteurs de café, et de les aider à perfectionner leurs capacités à augmenter la qualité et le rendement, en élargissant leur adhésion, et en leur offrant la garantie d’un meilleur accès aux marchés internationaux du café biologique et du commerce équitable.
L’attention sera tout particulièrement portée sur le rôle des femmes dans le système de production certifié. Les accords renforcent aussi les structures sociales en aidant les colons à rejoindre les associations officielles de producteurs et en permettant aux membres de la communauté de collaborer directement avec le SERNANP dans la protection de la forêt. Cela créé de meilleures conditions de gouvernance à l’intérieur même des communautés, renforçant le respect de la loi. Ainsi, les accords de préservation offrent des solutions gagnant-gagnant dans une région où, historiquement, les colons locaux se sont trouvés confrontés au choix entre la recherche d’opportunités économiques non durables ou la protection de la forêt.
L’objectif premier du projet est d’améliorer les pratiques de production du café biologique pour augmenter les revenus de la communauté et encourager une meilleure préservation de la forêt et de la biodiversité dans l’AMPF.
Les objectifs spécifiques sont :
Objectif 1 : Promouvoir l’adoption de systèmes de production de café plus durables (en particulier dans les cultures ombragées), pour améliorer le rendement et la qualité, et accéder aux marchés préférentiels, ce qui aura pour effet d’augmenter les revenus des populations locales et d’améliorer la résilience contre les changements climatiques.
Objectif 2 : Impliquer les communautés locales dans la préservation, et encourager les changements de comportement dans les zones de production de café, afin de réduire leur impact sur la forêt, la biodiversité et les ressources en eau.