Projet de conservation du Tonle Sap
Ce projet cherche à renforcer les activités génératrices de revenus, à développer de nouvelles sources de revenus, à maintenir la sécurité alimentaire et à améliorer l’accès à l’eau potable pour un grand nombre de cambodgiens parmi les plus pauvres, tout en œuvrant pour la restauration de l’écosystème inondé unique du lac de Tonle Sap. Le sanctuaire de Kampong Prak, situé dans cette région, ainsi que les étangs de saison sèche et les forêts inondées, recouvrent plus de 50 000 hectares d’habitats d’eau douce, y compris ce qui reste des plus grandes étendues de forêts inondées de façon saisonnière en Asie du Sud-Est. Plus de 95% de la population dépend des forêts, que ce soit pour l’emploi, la nourriture ou les moyens de subsistance.
L’objectif principal de ce projet est d’aider au maintien de la sécurité alimentaire pour un million de personnes vivant sur les rives du lac, grâce à la conservation des forêts inondées et des pêcheries.
Plusieurs objectifs ont été déterminés :
Travailler avec les populations locales et le gouvernement cambodgien pour maintenir la sécurité alimentaire auprès des personnes vivant dans la zone ciblée
Cette activité consistera à améliorer la gestion des vastes étendues de forêts inondées et des pêcheries – situées au-delà des frontières communautaires mais à l’intérieur de la zone d’intervention du projet – qui en dépendent, grâce à la mise en place d’une solide équipe de gardes-forestiers gouvernementaux qui patrouilleront. Il est aussi prévu d’augmenter les connaissances de ces gardes-forestiers en terme d’utilisation et de conservation des ressources naturelles, de mettre en place des formations méthodologiques et techniques pour améliorer les pratiques, de placer des récifs artificiels et de délimiter des sanctuaires pour les poissons ainsi que d’autres zones de conservation. D’autre part, le projet consistera à identifier des zones appropriées pour la reforestation en concertation avec les populations locales et l’Administration des Pêcheries du Cambodge, à accroître la prise de conscience de l’importance d’un statut de protection, à mettre en place des lois ainsi qu’une restriction de l’utilisation de la forêt inondée aux seules populations locales. Le dernier aspect du projet consiste à contrôler et protéger les jeunes plants afin de reconstituer 100 hectares de forêts inondées.
Faciliter un approvisionnement durable en bois de chauffage et en produits non-ligneux auprès des populations locales en leur donnant les moyens de gérer de façon durable les forêts inondées à l’intérieur de leurs frontières communales, grâce au renforcement des pêcheries communautaires et des zones de conservation gérées par les populations elles-mêmes
Pour cela, diverses activités sont prévues telles que l’identification, la cartographie, la démarcation et le développement de la régulation dans les pêcheries communautaires et les zones de conservation. La protection et la productivité de ces zones seront également améliorées. Enfin des formations pour développer la prise de conscience et l’éducation des populations locales seront mises en place.
Identifier les technologies les plus appropriées pour fournir de l’eau potable dans les zones de villages flottants et augmenter l’accès des foyers de la zone ciblée à l’eau potable, afin de réduire l’impact des maladies et des infections liées à l’eau impropre à la consommation principale cause de mortalité chez les enfants de moins de 12 ans dans les communautés flottantes)
L’objectif est de permettre à 120 foyers d’avoir un meilleur accès à l’eau potable et d’installer des systèmes de purification de l’eau dans 3 écoles (pour 250 écoliers).
Améliorer l’accès à des fourneaux à faible consommation énergétique, afin de réduire la pression sur la forêt inondée et réduire le temps passé par les femmes à ramasser du bois
L’accès à ces fourneaux à faible consommation sera rendu possible par un programme de rachat qui permettra aux foyers de vendre leur ancien four à des commerçants locaux et de le remplacer par un nouveau plus économe en énergie. Au cours du projet, les populations ont décidé d’acheter des gazières plutôt que des fourneaux, ce qui constitue un excellente dépense en terme de santé et de conservation. De plus, CI souhaite permettre à 50% des foyers qui fument du poisson d’utiliser des fourneaux de fumaison plus performants. L’organisation espère une diminution annuelle de 50% du bois de chauffage prélevé dans les forêts inondées. CI espère aussi le développement de groupes de femmes dans les villages cibles pratiquant des activités, comme l’épargne, autour de la collectivité.
Améliorer les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire en intensifiant l’aquaculture, en renforçant les micro-entreprises de transformation du poisson dirigées par des femmes et en améliorant l’accès aux rouages des marchés du commerce durable
La transformation du poisson et l’aquaculture domestique ont été identifiées comme étant les activités ayant le plus d’impact sur les communautés ciblées. La promotion d’une production aquacole non invasive auprès des femmes entrepreneurs sera mise en place afin d’améliorer leurs méthodes et de faciliter la création ou l’expansion de 10 micro-entreprises féminines qui se sont lancées dans la transformation du poisson.
Évaluer le succès de cette approche et l’amplifier en la répliquant dans d’autres zones importantes de forêts inondées
Conservation International va ajuster et tester différents indicateurs afin de mesurer l’impact et le succès du programme, installer un cadre de contrôle et le mettre à la disposition des décideurs.