Empowering communities to protect biodiversity: Conservation incentives and monitoring (in French)
The forest and wetlands of Madagascar’s Eastern Biome are home to about 70% of the species unique to Madagascar and it can only be protected by engaging local communities in monitoring the health of the area’s forests and natural resources.
Processus de suivi pendant le programme :
- Versement en 4 tranches.
- 2009 : le budget des partenaires locaux (WWF, ASOS et 2009 : Le budget des partenaires locaux, WWF, ASOS et VALBIO) a été réajusté en fonction des demandes de chacun VALBIO, a été réajusté en fonction des demandes de chacun et des réalités de terrain.
- Visite terrain de Irène Serot Almeras (04/2007) et Jacqueline Delia Bremond (10/2009)
- Evaluation externe : Rémi Gouin (01/2008), CIRAD (04/ 2009).
Rappel des objectifs
- Accroître les connaissances des communautés locales sur leurs ressources naturelles, afin de leur permettre d’en effectuer le suivi, et de préserver la biodiversité spécifique de ces zones.
- Apporter des incitations à la conservation grâce à des activités de développement rural.
Résultats
Les résultats de ce projet novateur sont relativement contrastés.
1-Une amélioration dans la gestion de la forêt
- Les contrats proposés ont réellement empêche le développement d’activités agricoles, le défrichement des forêts protégées, et ont certainement permis de diminuer l’activité de coupe sélective de bois d’œuvre.
- Les équipes de patrouilleurs ont contribué à la protection de la forêt, et ont permis de recueillir de nombreuses données attestant d’une reconstitution progressive de la biodiversité (animaux observés plus nombreux que par le passé, disparition des traces de dégradation de la forêt).
- Tous les habitants des villages cibles savent qu’il y a désormais une interdiction d’utiliser la forêt, en revanche, un grand nombre ne font pas la relation entre le contrat de conservation et les bénéfices collectifs visibles.
2- Une répartition des bénéfices inégale
Force est de constater que le projet n’a pas forcément bénéficié aux populations les plus démunies, voir même qu’il a accentué certaines inégalités : les villages qui ont les droits traditionnels historiques sur les forêts sont maintenant éloignés du front de défriche, car d’autres villages plus récents se sont installés, et ce sont eux qui défrichent : les compensations ont bénéficié aux villages qui avaient des droits, plutôt qu’aux villages récents qui se sont trouvés en plus privés des revenus du défrichement.
3- La création de tension inter et intravillages
Au sein même des villages bénéficiaires, la répartition des bénéfices du projet n’a pas été égalitaire. Une minorité dominante s’est en effet réservée certains bénéfices (ex: l’usage des pirogues ou la formation des équipes de patrouilles, l’adhésion aux comités villageois).
4- Des activités de développement rural en partie déficientes
Dans ce projet pilote, le choix des infrastructures à réaliser en contrepartie des actions de préservation de la biodiversité a été laissé à la libre décision des bénéficiaires. Il en résulte que certains projets se sont avérés inadaptés :
• Certaines activités ou infrastructures ont été mal mises en œuvre ou abandonnées : les formations en agriculture n’ont pas été bien assimilées par les bénéficiaires qui n’ont pas pu les retransmettre, une charrue est restée inutilisée car les bœufs livrés n’avaient pas été domptés, une partie du riz stocké a été dévorée par les rongeurs, les alevins sont morts sur le trajet de livraison, les lampadaires solaires et la télévision ne fonctionnent pas.
• En revanche, on note que certains projets ont pu être réadaptés (construction de greniers communautaires sur pilotis pour faire face aux rongeurs) et que certains autres ont été très satisfaisants, comme la construction de «bureaux de communautés», la remise en état de canaux d’irrigation, la réhabilitation des écoles et le paiement de professeurs, la construction d’un réseau d’adduction d’eau potable.
Ce projet pilote aura ainsi permis de déterminer les activités les plus fonctionnelles, qui seront retenues et proposées pour les futurs villages bénéficiaires.
Pérennité des actions menées
• Selon CI, le système de « paiement pour maintien du service écologique» devrait être maintenu grâce à la création d’une caisse des dépôts gérée par la FAPBM (Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar).
• On attend toujours de savoir si ce type de projet pourra bénéficier de mécanismes du marché carbone (volontaire ou dans le cadre de la REDD, Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation in Developing Countries).
Conclusion de Rémi Gouin (juillet 2010)
Ce projet, avec les erreurs constatées, a également permis aux deux grandes organisations internationales de conservation CI et WWF de se confronter aux réalités compliquées du développement rural, ce qu’ils n’avaient pas encore fait à Madagascar.
Les leçons apprises ont permis de réajuster les approches de conservation de ces ONG, et d’intégrer les nouvelles approches de développement dans la suite programmée du projet et des autres interventions de ces ONG à Madagascar. Le projet a un fort effet de diffusion.