Améliorer la conservation du pangolin au Ghana
Au Ghana, les pangolins sont menacés et pourraient bien finir par s’éteindre. On compte dans le pays trois espèces de pangolins d’Afrique, répertoriés comme « vulnérables » sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. La CITES les a classés en annexe 1. Les pangolins sont largement utilisés en médecine traditionnelle africaine (13 différentes parties du corps des pangolins sont utilisés dans le traitement de 35 infections), mais aussi comme viande de brousse. La situation est d’autant plus critique qu’on ne dispose que de très peu d’informations sur la population, la répartition et le milieu naturel de l’espèce, indispensables pour prendre des décisions pertinentes en matière de conservation.
Le groupe chargé du pangolin à l’UICN préconise, pour l’Afrique, d’établir avant tout des données écologiques de bases afin de pouvoir mesurer l’impact des prélèvements sur les populations sauvages. Ce projet organisera une enquête sur le pangolin dans la forêt d’Atewa Range, afin de déterminer sa répartition, d’établir une estimation de sa population, et d’étudier les associations avec l’habitat. Étant donné l’importance de la menace qui pèse sur les pangolins au Ghana, il est urgent de connaître les résultats de cette étude afin de mettre en place les actions nécessaires à la conservation de l’espèce.
L’objectif principal de ce projet est donc de documenter et réunir des informations de bases sur les populations de pangolins, pour une prise de conscience sur le statut local et global de l’espèce au Ghana, en vue de sa conservation.
L’objectif principal de ce projet sera mené à bien grâce aux objectifs secondaires suivants :
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Évaluer la population de pangolins et sa répartition dans l’Éco-zone de la forêt d’Atewa Range.
L’équipe de KNUST utilisera des transects pour étudier la population de pangolins dans la forêt. Ces promenades d’études seront complétées par des moyens d’étude d’opportunité (utilisation de pistes existantes, lignes quadrant, chemins de terre, etc) et des pièges photographiques pour optimiser la récolte d’informations, le pangolin étant un animal fuyant par nature. Lors des promenades d’étude, des observations directes seront faites, ainsi qu’une comptabilisation de traces fraîches telles que des empreintes, des excréments, des terriers, des termitières, des restes de nourriture, etc…
Ces signes seront minutieusement évalués afin de rassembler des preuves tangibles de la présence du pangolin. Les éléments seront recueillis lors de deux sessions quotidiennes.
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Déterminer les caractéristiques de l’habitat du pangolin qui sont essentielles à sa présence dans l’Éco-zone de la forêt d’Atewa Range.
L’équipe KNUST mesurera les variables prévisionnelles en matière d’habitat, afin de déterminer les préférences de l’espèce. Ces variables incluront la densité de la végétation. À chaque rencontre avec le pangolin, l’équipe notera l’heure d’observation, le nombre d’individus, la composition du groupe, l’âge (moins de 1 an, jeunes ou adultes), le sexe, l’espèce d’arbre sur lequel se trouvait l’animal et les caractéristiques de l’habitat, présence ou absence de termitières, de fourmilières, de termitières dans les arbres, de trous dans les arbres, etc.
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Créer une prise de conscience au niveau local sur le statut du pangolin et sur la nécessité de le protéger dans les communautés qui bordent l’Éco-zone de la forêt d’Atewa Range.
Ce projet éveillera la conscience publique sur la situation désespérée du pangolin au Ghana. Cette campagne aura tout particulièrement pour cible les chasseurs et les praticiens de médecine traditionnelle. L’équipe de KNUST leur fournira les informations recueillies et les amènera à comprendre en quoi l’exploitation anarchique finira par faire disparaître la population toute entière. L’équipe organisera des conférences et des présentations dans les écoles locales, les réunions communautaires, les églises, ainsi que des tournois de football afin de mobiliser les habitants de la zone et obtenir leur soutien pour la conservation du pangolin. Au plan national, l’équipe écrira régulièrement dans des blogs ou sur la page Facebook, mais aussi dans la presse nationale, afin d’attirer l’attention sur les pangolins du Ghana.
Résumé du rapport final (Décembre 2017) :
Durant la période soutenue par la Fondation, l’équipe de KNUST a mené les différentes actions prévues dans le projet.
Une faible densité de population a été observée. Seule deux espèces ont été comptabilisées (la troisième espèce est supposée éteinte dans la zone depuis 10 ans).
En parallèle, des interventions ont eu lieu dans des écoles et auprès des communautés. Au total 200 personnes ont été sensibilisées, certaines souhaitant même participer aux études terrain.
Prochainement, l’ONG espère continuer ses actions dans et autour de la réserve et notamment améliorer les conditions de conservation.
Le financement de ce projet est assuré en partie grâce au parrainage d’un généreux donateur. Si vous souhaitez vous aussi soutenir des initiatives en faveur de la préservation des espèces animales menacées, cliquez ici.