Biodiversité agricole et environnement : un moyen pour améliorer les revenus et la sécurité alimentaire dans les zones rurales les plus pauvres
Cotacachi est l’une des régions d’Équateur les plus diversifiées sur le plan ethnique et culturel. Cependant, la plupart de la population vit pauvrement. Cette situation est principalement due à la distribution inégale des ressources naturelles (en particulier la terre et l’eau). De plus, l’exploitation des mines existantes provoque d’important dégâts tant au niveau des populations locales que des ressources naturelles, mais ces mines sont souvent l’unique source de revenus possible pour la population.
Ces dernières années, Oxfam s’est employée à combattre la pauvreté des communautés indigènes, grâce à la réintroduction et à la promotion de semences andines oubliées, une attention particulière portée à la production biologique, ainsi que la promotion d’un artisanat typique et d’activités touristiques bénéficiant aux populations rurales pauvres. Cette stratégie visait à améliorer l’alimentation et à créer une alternative économique. Une organisation de producteurs a été créée, qui a mis en place des relations stables avec des compagnies nationales achetant des semences andines et qui a crée un réseau de clients privés.
Au plan national, la politique rurale mise en place par le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage qui vient d’être réformé, a pour objectif de parvenir à la souveraineté alimentaire. Cependant, malgré le cadre institutionnel positif, il n’existe toujours pas de plan d’action national cohérent en faveur du développement agro-zootechnique. De plus, les ressources humaines et économiques consacrées à l’encadrement des pratiques reste rare et il existe peu d’exemples concluants d’initiatives promouvant des pratiques ascendantes qui pourraient enrichir de tels programmes.
Ce projet a pour objectif de combler ces manques, en renforçant l’expérience de Cotacachi, afin de mettre en place de bonnes habitudes qui pourraient être enrichies et/ou répliquées dans d’autres régions. Le but du programme est de concevoir des stratégies pour sauvegarder les produits issus de l’agriculture locale typique et d’en faire des activités lucratives pour les paysans. Cette stratégie sera susceptible d’influencer la future politique rurale équatorienne et d’attirer des investissements nationaux et d’état pour étendre et reproduire le programme.
Pour atteindre ces objectifs, la stratégie repose sur les points suivants :
- Diversification de la production grâce à la promotion d’une production agro-écologique, au stockage, à la fabrication et à la commercialisation de produits locaux typique, et à la promotion d’un touriste rural à travers des formations et des activités pratiques de terrain.
- Assurer une production de qualité grâce à l’application de standards de production et la création d’une marque collective pour garantir la qualité du produit fini et le respect de l’environnement et des systèmes de production, ainsi que le renforcement d’organisation de premier et second degré capables d’offrir une assistance technique, des formations, des crédits et des réseaux de commercialisation nationaux et internationaux.
- La promotion territoriale, en valorisant la biodiversité locale et en construisant un plan de « marketing territorial »
- Promotion pour le développement de stratégies et de politiques locales appropriées, en mettant l’accent sur la biodiversité agricole, et le développement durable du territoire basé sur l’identité culturelle et la mise en oeuvre de pratiques efficaces réplicables.
- L’égalité de genre et l’émancipation des femmes, grâce à la mise en place de la méthodologie proposée par le WEL (Women’s economic leadership/Leadership économique des femmes) afin d’une part, de valoriser et de responsabiliser les femmes, et d’autre part d’éviter la surcharge d’activités.
- Les partenariats, en facilitant et en promouvant un forum de discussion entre les producteurs et d’autres acteurs locaux. Ce qui implique le renforcement de la présence et de la capacité de regroupement des organisations communautaires concernées en faveur d’une politique destinée aux plus pauvres.
Résumé du rapport final :
Différents résultats ont été atteints à la fin du projet, améliorant la qualité de vie des populations cibles :
- De nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement ont amélioré de 188% le rendement moyen notamment dans la culture de quinoa, d’amarante et d’haricot. De plus, les entreprises rurales ont été capables de stocker, traiter, promouvoir et vendre 80% de leurs produits via des associations et 100% de la production totale a été vendue.
- Les activités du projet ont permis de générer des revenus plus élevés pour 875 familles, notamment grâce à la vente auprès d’entreprises commerciales de céréales andines (6 accords informels) et de haricots (2 accords formels) afin de garantir la qualité des produits ainsi qu’un revenu plus élevé pour les familles. Ces familles ont également bénéficié de la diversification de leurs activités grâce au tourisme et à l’artisanat par exemple.
- Le projet a également stimulé la promotion de la biodiversité agricole via différents évènements, notamment 14 forums, 3 assemblées cantonales, 2 concours culinaires, 12 foires et 4 dégustations. Les évènements culinaires et de dégustations ont permis à la municipalité de Cotacachi de devenir une référence dans le domaine de la génétique, de la culture et de la diversité culinaire.
Découvrez une vidéo de présentation du projet (en anglais) :