Espèces animales en danger
Cap Vert

Surveillance et protection communautaire des grands planctonivores au Cap-Vert


Whale shark © Rachel Graham/MarAlliance

L’isolement géographique et le manque de ressources naturelles terrestres du Cap-Vert ont conduit à l’exploitation des espèces marines par la petite pêche artisanale depuis 500 ans. Le développement récent et non durable du « tourisme de masse » ainsi que la croissance des petites pêcheries et de la pêche industrielle, destinée à répondre aux besoins inhérents au développement et aux besoins en devises, ont fortement augmenté les menaces pesant sur un certain nombre d’espèces du milieu marin, notamment les grands planctonivores, et en particulier la plus grande des raies, la raie manta (Manta birostris) et le plus grand poisson au monde, le requin-baleine  (Rhincodon typus).

Le développement récent de la pêche industrielle présente également un impact sur les stocks halieutiques et constitue une nuisance pour les pêcheries locales artisanales, en raison des incursions croissantes dans les eaux côtières peu profondes. Ces différents facteurs, qui menacent de marginaliser les communautés locales et d’affecter l’environnement, mettent en évidence la nécessité de choix pragmatiques et durables.

Le Cap-Vert pourrait jouer un rôle global significatif dans le développement et la survie d’un grand nombre d’espèces d’élasmobranches, aux différents stades biologiques. Cependant, le manque de connaissances scientifiques concernant les grands planctonivores et d’autres espèces d’élasmobranches dans l’Atlantique Est permettent de souligner la nécessité d’efforts de recherche et de protection dans cette zone.

L’objectif de MarAlliance consiste à assurer la protection des grands planctonivores dans les eaux du Cap-Vert. MarAlliance souhaite également s’engager pour renforcer les capacités des membres de la communauté à surveiller les grands planctonivores et participer de façon significative au développement du tourisme.

Pour ce faire, plusieurs sous-objectifs ont été établis :

1 – Identifier le contexte législatif, institutionnel, politique et socio-économique relatif à la gestion et à la protection de la faune marine au Cap-Vert, et évaluer à quel niveau il convient de s’engager pour optimiser les moyens de protection des grands planctonivores.

2 – Mener des enquêtes standardisées sur les bateaux et les pêcheurs auprès des pêcheurs traditionnels, sur une base mensuelle, pour déterminer le caractère saisonnier ou permanent des rassemblements de grands planctonivores dans l’archipel du Cap-Vert. Lorsque cela est possible, prendre des photos des requins baleines et des raies manta pour alimenter la base de données globale relative à ces espèces et développer les estimations de ces populations.

3 – Installer le dispositif « Smart Position Only satellite Tags » (SPOT) sur 8 sujets (4 requins baleines et 4 raies manta) pour suivre leurs mouvements, mettre en évidence leur écologie spatiale et identifier l’utilisation de leur milieu ainsi que les liens avec d’autres sites.

4 – Développer la sensibilisation à la faune marine, aux habitats essentiels et aux pratiques de pêche durable, et améliorer l’éducation relative à la mer dispensée dans les communautés, pour favoriser la présence des grands planctonivores et identifier les habitats essentiels sous la protection de la communauté.

5 – Identifier avec les pêcheurs les stratégies possibles de diversification de leurs revenus pour réduire la pression exercée sur la pêche côtière, puis identifier les points d’entrée socialement acceptables dans le tourisme de découverte de la mégafaune.

6 – Faciliter le dialogue entre les pêcheurs, le secteur privé et les institutions environnementales du gouvernement pour promouvoir une gestion efficace et une philosophie de protection des requins et des raies ainsi que des synergies pour la mise en oeuvre d’un tourisme de découverte de la mégafaune animé par la communauté.

7 – Travailler avec les agences gouvernementales et d’autres partenaires présents dans tous les secteurs clés (ONG, secteur privé, universités, pêcheries et pêcheurs) pour créer un comité consultatif du requin qui travaille sur toutes les problématiques relatives aux élasmobranches et communique avec le gouvernement sur le pilotage des actions de protection.

8 – Evaluer la réussite du projet et élaborer un plan et des propositions pour développer l’implication des pêcheurs, la sensibilisation ainsi que les actions de surveillance des élasmobranches dans l’ensemble de l’archipel du Cap-Vert.

Résumé du rapport final (Mars 2017)

Durant la période soutenue par la Fondation Ensemble, les équipes de MarAlliance ont notamment :

  • Mené 12 voyages d’études pour observer et étudier des grands planctonivores.
  • Enregistré 35 individus (requins baleine et raies manta) qui seront inscrits dans des bases de données reconnues.
  • Déployé 10 balises de suivi.
  • Formé 12 pêcheurs et collaborateurs travaillant dans la conservation aux techniques de suivi de la mégafaune. Ils sont engagés dans la création du premier plan d’action national en faveur des requins.

Par ailleurs, les membres de l’ONG ont mené différentes réunions et ateliers avec les pêcheurs et des représentants du gouvernement afin d’étudier la mise en place d’une pêche durable. Ils ont aussi sensibilisé 500 élèves lors de 10 sessions dans les écoles locales sur l’importance de la préservation des espèces marines.

Partager ce projet sur :
© 2014 Fondation EnsembleCréditsMentions légalesCookiesFAQPlan du siteRSS