Espèces animales en danger
Côte d’Ivoire

Conservation des tortues marines de Côte d’Ivoire


Release of a leatherback turtle © SOS Dassioko

Depuis 2010, SOS Dassioko mène un projet de protection des tortues marines sur la plage de Mani, au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. Ces actions ont permis une quasi disparition du braconnage de la zone. L’objectif désormais est de renforcer ces acquis et d’étendre la zone de protection aux plages voisines de Pitiké et Kablaké.

La totalité de la zone protégée, s’étendant sur 24 kilomètres, est la plus importante plage de ponte des tortues marines en Côte d’Ivoire. En effet, de septembre à mars, différentes espèces, notamment la tortue luth (Dermochelys coriacea) et la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) classées comme espèces en danger critique sur la liste rouge de l’UICN, la tortue verte (Chelonia mydas) classée comme espèce en danger et la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) classée comme espèce vulnérable, viennent pondre sur ces plages. Au total, il est prévu qu’environ 1000 femelles ainsi que leurs nids soient protégés et que 50 000 nouveaux nés soient relâchés en mer. En l’absence d’activités de protection et de conservation, on estime que plus de 90% des œufs disparaîtraient, et que les tortues femelles seraient quant à elles braconnées pour leur viande.

Dans le cadre de ce programme, d’autres actions seront menées comme la mise en place d’un système d’adduction d’eau, la distribution de lampes solaires ou le développement de l’écotourisme dans la région.

Les objectifs de ce projet sont donc :

  • Préserver les tortues marines et leur habitat

Pour cela, des comités de contrôle permettant la surveillance des tortues, de leurs nids et des nouveaux nés seront mis en place dans chaque village ciblé par le projet. Ils seront au total composés de 15 jeunes, pour la plupart d’anciens chasseurs de tortues, qui assureront le biomonitoring pendant les mois de ponte et seront formés aux activités de tourisme. Un système de surveillance nocturne des plages sera aussi mis en place en partenariat avec la police maritime de Grand Béréby (sous préfecture de la zone).
Un contrôle des bateaux de pêche sera de même mené afin de relâcher les tortues prises accidentellement, les pêcheurs recevant du fil en cas de filets endommagés. La plupart du temps, les nids seront protégés sur les plages, en effaçant les traces laissées par les tortues. Deux écloseries seront aussi construites afin d’y transférer les nids les plus menacés.
Une loi coutumière concernant la protection des tortues sera aussi validée et appliquée par les autorités, les chefs de villages ayant le pouvoir nécessaire pour veiller à son application. Les populations seront sensibilisées à cette loi et à la protection de biodiversité de la zone du projet via la diffusion de films, la distribution de posters et la mise en place de panneaux de sensibilisation.
Enfin des échanges avec des projets homologues en Amérique seront menés.

  • La valorisation éco touristique des sites du projet

L’association prévoit la mise en place d’un comité local de gestion des activités d’écotourisme. Elle mise sur le développement de cette économie en promouvant des visites guidées de la plage. Des excursions sur les lieux de pontes seront menées par les 15 jeunes recrutés dans le cadre du projet. Aussi, les deux écloseries construites seront accessible aux vacanciers et les éclosions de tortues juvéniles se feront en public. Par ailleurs, il est prévu la signature de conventions avec les hôteliers et les agences de tourisme de la région. Les profits seront réinvestis dans le projet.

  • Améliorer les conditions de vie des populations de la zone du projet

Les habitants de Mani (1500 personnes) bénéficieront de la construction d’un système d’adduction d’eau potable à partir d’énergie solaire et d’un château d’eau. Des lampes solaires, permettant de réduire les coupes de bois aux alentours et la consommation de pétrole, seront distribuées aux différents foyers de Pitiké et Kablaké (1300 personnes au total). Ces actions permettront une meilleure acceptation de l’ensemble du projet par les populations locales.

Résumé du rapport final (Mai 2017)

Durant la période soutenue par la Fondation Ensemble, l’ONG SOS Dassioko a mené différentes activités :

  • Surveillance de 30 km de côte par des jeunes villageois. L’ONG estime que ce sont 1 200 tortues et leurs nids qui ont été ainsi protégés sur deux saisons de ponte (septembre à mars).
  • Construction de deux écloseries. Les touristes sont invités à visiter ces dernières et à participer à des relâchés.
  • Mise en place d’une loi coutumière pour protéger les tortues marines et renforcement des capacités techniques de la Police Maritime. Ces actions ont permis l’arrêt du braconnage des tortues marines et de la vente d’œufs dans les villages alentours.
  • Installation d’un système d’adduction d’eau potable et construction de deux bâtiments communautaires fonctionnant à l’énergie solaire.

Ce sont 18 emplois, principalement des jeunes villageois, qui ont été ainsi créés. Désormais SOS Dassioko travaille à la création d’une réserve naturelle et d’une aire marine protégées. Un projet plus global de protection des tortues en Sierra Leone, au Libéria et en Côte d’Ivoire est à l’étude.

Retrouvez les informations sur la phase 2 de ce projet ici.

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