Encourager les initiatives territoriales de conservation du phoque moine de Méditerranée en mer Ionienne

Avec une population d’environ 600 à 700 individus, le phoque moine de Méditerranée (Monachus monachus) est considéré comme l’une des espèces de pinnipèdes les plus menacées au monde. L’espèce, chassée de la majeure partie de son aire historique, connait encore une situation très critique. Sa population a fortement diminué en Méditerranée, les derniers représentants (probablement moins de 250 individus matures) se concentrant essentiellement dans l’extrême nord-est de la région.

De fait, la sous-population de phoque moine Ionien serait même en danger critique d’extinction. Dès lors, la mise en place d’actions visant à assurer la survie des phoques moines en Grèce ionienne, région soumise à une forte pression due à la pêche et au tourisme et dépourvue de zones protégées, semble encore plus urgente qu’ailleurs en Méditerranée. La situation est particulièrement préoccupante aux abords de l’îlot Formikula, où la présence de phoques moines commence à attirer l’attention des plaisanciers et vacanciers. L’îlot a acquis ces dernières années une notoriété croissante auprès des touristes, à tel point que des actions éducatives et de sensibilisation s’avèrent urgemment nécessaires pour prévenir les pratiques ou comportements nocifs (agresser les animaux, par exemple) pouvant nuire à la présence de phoques moines dans la zone.

Ce projet, mis en œuvre par l’organisation Tethys, vise à (1) acquérir de solides connaissances de base sur l’importance de cette zone pour la survie du phoque moine en mer Ionienne, à travers notamment une évaluation complète de la morphologie côtière de Formikula et des zones environnantes en termes de disponibilité de l’habitat côtier et (2) sensibiliser le grand public et les parties prenantes. Pour ce faire, des relevés visuels seront menés pendant quatre mois afin de contribuer à la constitution du premier catalogue d’identification photographique de phoques moines dans cette zone. La présence de grottes pouvant servir d’abris sera également étudiée. Enfin, des données comportementales et démographiques seront collectées et un site d’informations et de collecte d’observations sur les cétacées (dont le phoque moine) sera mis à jour.

RÉSUMÉ DU RAPPORT FINAL (MARS 2019) :

Entre juin 2017 et septembre 2018, 35 enquêtes visuelles ont été menées afin d’étudier le littoral de l’île de Formikula. Différentes photos de phoques ont été prises et toutes les données précédemment récoltées ont été ré-analysées et intégrées dans un catalogue d’identification qui compte désormais 16 individus.

• 8 grottes ont été identifiées et leur position GPS relevée.
• 3 tour opérateurs qui naviguent près de l’île sont en contact avec l’ONG et sont sensibilisés.
• Le site Ionian Dolphin Project (IDP), dédié à la sensibilisation du grand public sur les cétacés en mer ionienne a recueilli à ce jour 294 observations dont 21 de phoques moines.

Les prochaines activités incluront notamment l’utilisation de drones avec un appareil photo et vidéo HD pour une meilleure identification.