Engagement communautaire et restauration de l’habitat pour protéger le Manakin d’Araripe, en danger critique d’extinction

L’objectif de ce projet est de protéger le Manakin d’Araripe (Antilophia bokermanni), l’une des espèces d’oiseaux des plus menacées au monde, classée en danger critique d’extinction sur les listes rouges de l’UICN et du Brésil. L’espèce est représentée par une population très réduite de moins de 215 couples adultes à l’état sauvage, vivant sur une surface de 28 km² d’habitat forestier humide sur les flancs du plateau d’Araripe. 130 000 personnes dépendent également du ruisseau et des sources qui abreuvent la zone. Après des années de surexploitation et de mauvaise gestion, essentiellement liées à la déforestation, aux feux de forêt et aux défaillances des systèmes de collecte des eaux et des réseaux de canalisation existants, ces ressources en eau ont un volume de plus en plus réduit.

Le but de ce projet mis en œuvre par Aquasis est de protéger et de restaurer l’habitat de ces oiseaux en danger d’extinction sur le plateau d’Araripe, à travers l’implication des communautés locales et la plantation de forêts indigènes.

La conservation de l’eau sera encouragée à la source de Guaribas grâce à l’engagement de la communauté. Les communautés locales de femmes se rendant à cette source pour laver du linge seront identifiées, de même que les parties prenantes locales. Une discussion participative sera organisée et un système de collecte d’eau à faible impact environnemental sera élaboré et mis en place. Une évaluation avant/après sera réalisée.

La déforestation et la destruction de l’habitat causées par les incendies sur le plateau d’Araripe seront réduites. Les brigades publiques de pompiers de la municipalité de Crato recevront des équipements de base, et la capacité de réponse aux urgences d’incendie sera améliorée grâce à un renforcement de la coordination et de la communication. Un système intégré de réponse aux incendies sera mis en place avec les brigades locales et d’autres parties prenantes sélectionnées.

L’habitat des oiseaux, y compris leur principal habitat de nidification, seront restaurés. Les espèces exotiques et invasives seront cartographiées et contrôlées. Des semences indigènes seront collectées et des semis seront réalisés et plantés, avec l’appui d’un botaniste et d’un spécialiste local de la restauration de l’habitat.

Un suivi de la population du Manakin d’Araripe sera mis en place. Des subventions seront versées en appui aux plans de gestion des réserves privées et des espaces publics protégés du plateau d’Araripe. Le statut de conservation du Manakin d’Araripe sera mis à jour sur les listes rouges du Brésil et de l’UICN.

Résumé du rapport final :

L’équipe de projet prévoyait de travailler avec des lavadoras, des femmes qui nettoient leur linge dans les sources, mais le propriétaire de la source concernée a été difficile à joindre. Aquasis s’est donc focalisée sur une autre source où ils ont installé un système d’adduction afin que 500 habitations (2000 personnes) puissent avoir l’accès à l’eau courante.

De plus l’ONG a fourni un souffleur de feuilles aux pompiers locaux, la puissance du flux d’air de ce dernier permettant d’étouffer les flammes. Un groupe d’action a également été créé afin de prévenir les incendies. Ainsi, plus de départs de feu ont été dénombrés que lors des années précédentes, mais la surface totale de zones brulées fut moindre grâce à une meilleure réactivité.

Plus de 1000 plants ont été produits et plantés dans la réserve, notamment des espèces utilisées par le Manakin pour son nid ou dont les fruits sont consommés par ce dernier. En même temps, deux espèces invasives sont surveillées dans la réserve : le manguier et le bambou. Les manguiers ont été référencés pour être éliminés, car le processus de destruction est long (2 ans) et les bambous retirés.

Enfin, faute de période sèche, le recensement de l’espèce a dû être reporté d’un année. Des données de précédentes recherches ont été envoyées à Birdlife/IUCN pour une mise à jour du statut de l’espèce. De même, publication scientifique est également prévue.