Alimentation, Revenus, Égalité et Nutrition : Promouvoir un développement durable et la création de revenus, grâce à l’agriculture de conservation.
En 2012, l’Indice de Développement Humain (IDH) plaçait le Mozambique au 185ème rang sur 186, 55% de sa population vivant en-dessous du seuil de pauvreté national. Cet état est considéré comme le 5ème pays au monde le plus à-risque en terme d’impact dû au changement climatique. 88% de la population est constituée de propriétaires terriens dont 53% dépendent exclusivement de l’agriculture et 44% des enfants du Mozambique souffrent de malnutrition chronique, ce qui déstabilise le potentiel socio-économique du pays.
Les communautés concernées sont situées dans deux des zones les plus reculées et les plus défavorisées du pays, à l’intérieur de la province de Zambézie, dans le bassin du fleuve Zambèze. Dans ces régions, la pauvreté des ménages a augmenté de 16% entre 2007 et 2010. L’agriculture de subsistance manuelle et à arrosage naturel (eau de pluie) constitue le moyen d’existence principal des populations rurales. Mais leur propre production ne satisfait que 30 à 50% de leurs besoins caloriques, le reste étant acheté grâce aux revenus des travaux de la ferme et l’agriculture subit de plus en plus les effets du changement climatique.
Un cyclone a frappé la zone en 2012, rendant plus de 6 000 personnes dépendantes en terme d’alimentation et de semences, et en 2013, dans les zones adjacentes, plus de 36 000 personnes ont perdu leurs productions alimentaires et ont eu leur maison endommagée par les inondations. Les données d’août/septembre 2012 ont montré que les paysans les plus pauvres achetaient 62% de leur nourriture et dépensaient 83% de leur revenu dans l’alimentation, tandis que leur propre production ne répondait qu’à 38% de leurs besoins alimentaires.
Ainsi, les maigres retours systématiques que perçoivent les paysans concernés par le projet maintiennent leur pauvreté et augmentent leur vulnérabilité par rapport à la production alimentaire et à l’impact des prix. Ces fermiers représentent des acheteurs nets, au détriment de leur capacité à investir dans du capital et du bien-être, ce qui pourrait briser le cercle vicieux de la pauvreté. La sous-production n’est pas un phénomène nouveau, et les rendements des récoltes du Mozambique stagnent depuis 1996, mais l’augmentation des irrégularités climatiques en exacerbent les conséquences négatives.
Les objectifs principaux de ce projet sont :
- Démarches en faveur de l’extrême pauvreté, suivant les recommandations du Concern adoptées par le ministère de l’Agriculture, concernant les travailleurs de terrain et l’agro-business privé
- Augmentation de la sécurité alimentaire pour les ménages les plus pauvres
- Intégration dans la politique et la stratégie sociale et alimentaire du gouvernement de la priorité donnée à l’extrême pauvreté
- Les femmes et les autres groupes les plus fragiles ont augmenté leur contrôle sur les prises de décision et sur leurs ressources, tant au niveau des ménages que de la communauté
- Les familles paysannes pauvres sont moins vulnérables et ont augmenté leur capacité à faire face aux risques.
En plus des bénéficiaires directs, avec en moyenne 5 personnes par foyer, plus de 32 250 personnes pourront bénéficier chaque année des formations des Écoles d’Agriculture de Terrain (FFS), en particulier concernant les Cultures à Haute Valeur de Rendement (HVCC). Par ailleurs, chaque femme sera encouragée à promouvoir les Pratiques d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (IYCF) auprès de 15 autres femmes et ainsi, ce sont près de 30 900 femmes qui bénéficieront de la formation de l’IYCF.
Résumé du rapport final :
Ce projet a permis des améliorations significatives dans la qualité de vie des communautés locales, particulièrement en ce qui concerne la sécurité alimentaire :
- A la fin du projet, 53% de la nourriture consommée dans la communauté était produite par des fermiers locaux. De plus, 33% des enfants âgés de 6 à 23 mois et 50% des adultes âgés de plus de 16 ans dans les communautés qui accueillent les FFS ont consommé dans les dernières 24 heures des aliments d’au moins 4 groupes alimentaires différents.
- Les fermiers gagnent désormais 31 % de leur revenu de la vente de leurs récoltes et en réinvestissent 7% en intrants.
- Le rôle des femmes dans les prises de décision relatives au foyer a également progressé. Les femmes ont été consultées 92% du temps dans la vente des récoltes, 95% dans l’achat d’aliments non-basiques, 85% dans l’achat d’intrants agricoles et 91% dans les décisions d’épargne.
- Enfin, deux documents de plaidoyer ont été soumis au Nutrition Working Group gouvernement – société civile.
Albertina Gimo et ses petits-enfants, Michaelo et Sharona Aurelio, se tiennent devant leur maison à Chacuma, un petit village à l’embouchure du fleuve Zambèze. Elle étudie dans une école d’agriculture de terrain, où elle apprend sur les pratiques optimales de culture de légumes. © Concern Worldwide
Des élèves agriculteurs récoltent du sésame sur une parcelle de démonstration, à Chacuma (un village isolé, à l’embouchure du fleuve Zambèze). Les agriculteurs reçoivent environ 45 meticals (soit environ 1,27 €) par kilo de sésame, une valeur d’échange dépassant celle des autres cultures de la région. © Concern Worldwide
Alberto Simão jardine devant sa maison à Madjimanos, une petite communauté côtière dans la province de Zambezia. Lui et sa femme, utilisaient des cocotiers comme sources de revenu jusqu’à ce que l'épidémie de jaunissement mortel anéantisse les plantations de la zone. © Concern Worldwide
Les plantations de noix de coco dans la province de Zambezia ont été décimées au cours des dernières années par l'épidémie de jaunissement mortel du palmier. Concern Worldwide a encouragé les petits agriculteurs à faire pousser des cultures de substitution comme le sésame. © Concern Worldwide