Gouvernance locale de l’eau dans 5 communes
Rappel des objectifs
Objectif général:
Contribuer à la sécurité alimentaire des populations vulnérables.
Objectif spécifique :
Amélioration durable de l’accès à l’eau, de sa valorisation et des comportements en matière d’hygiène et d’assainissement par une meilleure gouvernance local.
Processus de suivi pendant le programme
- 4 rapports narratifs et financiers dont 1 rapport final
- Visite en novembre 2012 de Sophie Thomasset
- Visite en juillet 2014 de Florian Hug-Fouché
- Evaluations intermédiaire et finale externes
Résultats atteints
Résultat 1 : les mécanismes et compétences pour une meilleure gouvernance de l’eau par les acteurs de l’eau ont été testés, appliqués et diffusés : professionnalisation des services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement; appui à la programmation sectorielle (100% atteints)
Résultat 2 : les infrastructures d’eau potable et d’assainissement ont été réalisées : 67 ouvrages simples d’eau potable (112% atteints), 20 latrines scolaires (100% atteints), 70 latrines EcoSan (88% atteints) ; les latrines EcoSan ont été promues ; les bénéficiaires ont été sensibilisés sur les règles d’hygiène et la gestion des eaux usées (100% atteints)
Résultat 3 : la ressource en eau est valorisée de façon durable par des AGR : aménagement de 18 sites maraîchers (90% atteints) représentant 16 ha (80% atteints) bénéficiant à 261 personnes (51% atteints) ; formation de 25 groupements AGR (92% atteints) bénéficiant à 333 femmes (95% atteints) pour la production de riz étuvé, fromage de soja et gari de manioc ; construction de 11 abreuvoirs et couloirs d’accès (55% atteints)
Résultat 4 : la ressource en eau est protégée de façon durable : identification des risques de pollution et d’érosion et mise en place de mesures appropriées dans 9 sites (45% atteints) ; plus de 300 familles sensibilisées sur l’utilisation des foyers améliorés (100% atteints)
Durabilité :
La durabilité a été prise en compte dans toutes les actions menées dés le début du projet. Cependant, il faut noter qu’elle repose essentiellement sur la capacité (financière et humaine) des communes à jouer leur rôle dans la décentralisation.
Conclusions de l’évaluation finale :
L’évaluation débouche sur une appréciation globalement positive quant aux principaux critères d’évaluation classiques et en particulier à ceux qui concernent l’accès à l’eau potable. Les réalisations du programme sont importantes, reconnues comme telles par les partenaires et bénéficiaires et, pour les réalisations physiques, souvent bien visibles dans le paysage.
Ceci a les conséquences positives suivantes :
- L’amélioration de l’alimentation en eau potable de qualité est une réalité; elle a un impact sur l’environnement alimentaire et sanitaire dans les villages.
- Les jardins maraîchers contribuent de façon sensible à l’amélioration de la ration alimentaire et aux revenus des exploitantes tout en contribuant à la valorisation des terres en saison sèche.
- Les AGR contribuent également aux revenus des membres des groupements, bien que de façon moins sensible.
- La réalisation des latrines familiales, et au moins tout autant les actions de sensibilisation en matière d’hygiène, ne peuvent avoir que des conséquences positives en matière de santé.
- Les travaux de lutte anti-érosive menés auront des effets directs sur la protection de la ressource en eau.
Les activités non visibles ont également été significatives :
- Les activités d’appui, encadrement, formation des bénéficiaires et des agents communaux et autres partenaires ont été nombreuses et appréciées. Il revient ici de relever la qualité de la présence des animateurs, animatrices des ONG d’intermédiation sociale.
- Pour les autres acteurs (entreprises, tâcherons, artisans, …), on peut mentionner notamment un volant d’activité intéressant ayant eu pour retombée un enrichissement des compétences et des références professionnelles.
- Pour les agents du Projet eux-mêmes, la mission pense que la participation à ce Projet leur a apporté des acquis, bien sûr dans des domaines techniques qui étaient déjà les leurs, mais surtout en matière de stratégie, approche et méthodologie de travail.
- Différentes actions ont été menées pour favoriser la pérennisation des infrastructures réalisées. Le Projet s’est donc préoccupé de cet aspect bien avant son départ.
- Bien que le Projet n’en soit pas directement responsable, il convient de citer la mise en place de différents cadres de concertation au niveau départemental réunissant les acteurs de l’eau, les acteurs intervenant sur les bas-fonds, les acteurs intervenant avec les Communes. Ces lieux de rencontre, de réflexion et d’échange sont évidemment favorables au développement de nouvelles approches tout autant qu’à une certaine cohérence entre les différentes interventions.
Les points faibles relevés sont peu nombreux et avant tout d’ordre technique :
- Le choix des sites des jardins maraîchers devrait faire l’objet de plus d’attention. Une évaluation hydrogéologique préliminaire est nécessaire pour éviter les situations de tarissement rapide des puits en cours de pompage. Au plus une parcelle est peu pentue, au plus elle sera facile à aménager et exploiter. Pour les premiers sites aménagés (à Kérou), la clôture n’était pas de qualité suffisante, mais ce problème a été corrigé par la suite par le Projet. Il faudrait voir dans quelle mesure les premiers sites pourraient être remis à niveau. L’encadrement devrait également porter sur l’optimalisation de l’usage des infrastructures (réduire le puisage et l’arrosage à la main et profiter des éventuelles possibilités en gravitaire). Comme déjà dit, les tuyaux PVC laissés au soleil vont poser problème. Certains de ces constats ont déjà été pris en considération en cours de Projet et les derniers aménagements réalisés seraient de meilleure qualité. La ressource en eau a également été renforcée sur certains sites.
- D’autre part, la gestion financière des groupements (AGR et maraîchage) est encore rudimentaire et fonctionne au jour le jour, sans visibilité dans le temps.
- La réalisation d’abreuvoirs à proximité des points d’eau doit demander beaucoup de circonspection. C’est une source de risques pour le point d’eau : pollution du site, poussière, bousculade des boeufs à proximité des infrastructures, … Ce n’est à envisager que si l’abreuvoir se trouve à plusieurs dizaines de mètres du point d’eau potable.
- La qualité de réalisation des latrines institutionnelles est satisfaisante, mais par contre leur gestion devrait être repensée.
Les activités présentant un moins bon résultat, non pas en termes de qualités de réalisation, mais en termes d’utilisation, donc aussi d’appropriation par les bénéficiaires, sont les latrines institutionnelles et les abreuvoirs.