Suivi de la population, de l’habitat et des besoins écologiques du héron impérial dans le Parc national de Manas, en Inde
Ce programme, proposé par Atree, portait sur la dynamique et les menaces pesant sur la population de hérons impériaux (Ardea insignis) dans des sites clés du Parc national de Manas, en Inde. Ces menaces incluent : braconnage, destruction des nids, la perte d’habitat (pollution, la surexploitation des ressources, la croissance rapide de la végétation aquatique, …) ou encore la surpêche. Il prévoyait aussi l’implication des communautés et de la société civile dans la conservation de l’espèce par le biais de campagnes de sensibilisation.
Ce projet a souffert du contexte géopolitique de la région, où une organisation indépendantiste s’est livrée à des massacres contre des minorités ethniques et religieuses. Ces événements se sont déroulés en plein dans la zone d’intervention du programme, paralysant les moyens de transports et condamnant certaines zones d’études. De plus, l’animal n’ayant été observé qu’à une seule occasion, une étude approfondie de l’espèce s’est avéré impossible. Il est à noter que l’animal est classé comme étant ‘en danger critique d’extinction’ (soit juste avant ‘éteint à l’état sauvage’ selon le classement de l’IUCN). Néanmoins, un travail de fond a été fait sur le biotope de 13 potentiels sites de présence permettant un recensement des espèces aviaires, de la végétation et des possibles menaces pesant sur l’espèce.
De même, différentes actions de communication ont été menées dans le but de sensibiliser les communautés locales et la société civile notamment :
- 7 échanges avec des chefs de villages pour les sensibiliser et obtenir des informations sur la présence ou l’absence de hérons impériaux à proximité de leur localité.
- Une campagne d’information d’une semaine auprès de 500 élèves, 400 villageois, 6 ONG locales, de militaires présents à la frontière avec le Bhoutan et des équipes des Eaux et Forêts durant laquelle des brochures et des affiches décrivant l’espèce ont été distribuées.
- Une réunion, qui s’est tenue en novembre 2014, en présence de 60 représentants de communautés sur l’importance de la protection de l’espèce.
Depuis, deux zones de présence potentielle ont été interdites d’accès par les communautés, via des signalétiques, et une baisse de fréquentation humaine a été observée. De plus, une zone touristique a été éloignée d’un autre potentiel site de présence.
Atree souhaite désormais développer l’implication des chefs de tribus et instiller l’importance de créer des zones interdites d’accès.