Pêche durable et moyens de subsistance alternatifs pour les populations vivant en bordure de la Réserve Marine de Ponta do Ouro
La Réserve marine partielle de Ponta do Ouro est une zone de conservation prioritaire du sud du Mozambique. Cette zone est protégée afin d’assurer la préservation d’espèces et d’écosystèmes représentatifs mais aussi pour servir les intérêts d’entreprises privées, des populations et de l’Etat, soumis à des quotas d’extraction de ressources.
Peu d’alternatives existent pour les populations locales vivant en bordure de la réserve, qui dépendent de la pêche pour se nourrir et comme source de revenus. Les méthodes utilisées pour la pêche et l’exploitation maritime épuisent et, souvent, détruisent les ressources naturelles et les espèces dont dépendent ces communautés. De plus, la pêche incontrôlée bouleverse l’équilibre des écosystèmes marins majeurs.
La baie de Maputo et l’île d’Inhaca ont été identifiées comme étant des zones d’intervention cruciales à l’intérieur de la réserve. En outre, tandis que de nouvelles lois de conservation et de régulation sont mises en place pour protéger les ressources naturelles du pays, les populations locales ne reçoivent pas assez de soutien pour s’adapter à ces nouvelles restrictions émergentes et à ces défis.
L’objectif principal de ce projet, proposé par Peace Parks Foundation (PPF), est la conservation de la biodiversité et des écosystèmes marins naturels à l’intérieur de la zone. Dans le même temps, il promouvra le développement et la croissance économique, grâce à une utilisation contrôlée et durable des ressources naturelles de la région par les populations locales.
Le projet sera mis en œuvre en trois étapes distinctes :
Recherche :
Beaucoup de choses ont changé dans et autour de la baie de Maputo ces dix dernières années. Il est vraiment nécessaire d’établir des recueils de données détaillés et à jour, sur l’écosystème, la pêche et l’exploitation des ressources marines, mais également des données démographiques et socio-économiques sur les communautés peuplant cette zone. Divers travaux sont prévues, tels que l’identification et l’évaluation de l’état des écosystèmes et des habitats naturels majeurs (notamment, les récifs de corail, les herbiers marins, les plages, les mangroves, les plates-formes rocheuses et les bancs de sable intertidaux), des recherches et des observations portant sur les activités et les impacts humains ainsi que l’estimation de l’impact des mesures de conservation sur ces populations. Il est également prévu de surveiller les rivages offrant des commerces et des loisirs, ainsi que la pêche en bateau à l’intérieur de la réserve.
Développement et mise en œuvre de méthodes de pêche durables, et stratégies de management :
En fonction des résultats obtenus lors de la première étape, des décisions concernant le degré d’intervention pour chaque espèce, écosystème et habitat seront prises. Puis, les différentes interventions possibles seront étudiées, notamment : déterminer les droits légaux des populations pour l’utilisation des ressources, établir des zones consacrées à la pêche et au tourisme à l’intérieur de la zone protégée, imposer des pratiques de pêche saisonnière et promouvoir l’utilisation de filets ayant un maillage approprié, étudier différentes options telles que la mise en place de sanctuaires marins améliorant ainsi les ressources en poisson, et étudier les possibilités de projets en aquaculture et mariculture dans des zones où les opportunités de revenus alternatifs sont limitées.
Stratégies de moyens de subsistance alternatifs :
En même temps que le développement et la mise en œuvre de méthodes de pêche durables, le Centre de Développement Communautaire (Community Development Facility, CDF) va identifier et développer des moyens de subsistance alternatifs pour les populations impactant le projet ou impactées par lui. Le CDF est une initiative conjointe entre le Gouvernement du Mozambique, la Fondation COmON et Peace Parks Foundation dont le but est de servir de mécanisme financier afin de développer l’entreprise communautaire et les opportunités de croissance socio-économique. L’agriculture communautaire, ainsi que les initiatives de conservation et de tourisme respectant les objectifs de la réserve seront ainsi appuyées.
Cet aspect du projet inclura : l’identification des communautés qui bénéficieront le plus des stratégies de revenus alternatifs, l’étude de projets adaptés et appropriés pouvant être mis en œuvre à un niveau communautaire et familial, des débats sur les différentes options avec les populations concernées.
L’objectif final est de construire un partenariat fort Population-Secteur Public-Secteur Privé portant sur la gestion des ressources naturelles adjacentes à la réserve et d’aider les populations à libérer le potentiel économique que ces moyens de subsistance alternatifs représentent, grâce à des programmes de soutien et de mise en réseau. Les membres de ces communautés pourront s’investir dans le développement d’entreprises fournissant des produits frais, de l’artisanat, des produits marins ou des opportunités de tourisme dans les villages.
Cette partie du programme a aussi pour but de faire en sorte que l’importance de la conservation et des écosystèmes marins soit bien comprise, reconnue et donc soutenue par tous les acteurs de la réserve, avec pour objet la conservation et l’écotourisme. Le programme assurera aussi des bénéfices équitables aux communautés concernées.
Résumé du rapport final :
- Des études ont été menées sur les habitats et écosystèmes essentiels, les activités artisanales, l’impact des mesures de conservation et l’étendue des activités de pêche sportive et commerciale ainsi que sur l’exploitation des ressources marines dans la baie de Maputo. Un suivi mensuel des prises est effectué par CTV.
- 2 Conseils Communautaires de Pêche, avec 162 membres à Santa Maria et 244 à Mabuluco, ont désormais les cadres pour travailler. 244 pêcheurs se sont enregistrés pour la première fois. Des actions de sensibilisation ont été mises en place notamment dans les écoles de Machangulo.
- Une stratégie détaillée et un plan de mise en œuvre, incluant des activités de revenus alternatifs et des budgets, ont été développés au travers de 2 études.
- 12 congélateurs ont été distribués par le biais d’une agence locale de microcrédit afin d’améliorer la qualité et la quantité de poissons vendus. Deux sites pilotes de culture du tilapia, impliquant 12 pêcheurs, ont été mis en place. 33 jeunes ont suivi une formation professionnelle avec mise à disposition de kits de création d’entreprise, 126 ont suivi des cours d’anglais et 34 d’informatique. Des groupes d’épargne et de crédit ont été développés dans 4 villages et sont déjà fonctionnels dans 2.
Retrouvez les informations sur la phase 2 de ce projet ici.